Randonnée 27/05/2018 Bouillon - Raid des Pénitents 105km 2865m D+

Ca y est, on entre dans le dur: le premier objectif de ma saison VTT avait lieu ce week-end avec le parcours brun du raid des Pénitents et ses 100km de Bouillon à Straimont. On le devine rien qu’aux noms des villes de départ et d’arrivée, cette année et pour la première fois, ce raid se faisait en ligne. C’est pour cette raison, et aussi à cause des 100km à parcourir, que j’avais choisi de me rendre su place à Bouillon la veille et de me mettre en route vers 6h du matin.

La veille vers 16h, nous arrivons au camping Halliru à Bouillon. Après s’être installés, nous nous rendons à pied en ville via un chemin de promenade le long de la Semois. Il fait chaud, très chaud. Il est à espérer qu’il n’en sera pas de même le lendemain. Nous mangeons une glace chez un glacier réputé de Bouillon (Gigot) et nous revenons au camping. Je décide alors de me rendre en vélo à l’abbaye de Cordemois, histoire de repérer le lieu du départ. En fait, la route pour s’y rendre est quasi plate, puisque l’on longe par deux fois la Semois. Etant en basket, je décide cependant de ne pas me lancer dans le parcours (on ne sait jamais), et je m’en retourne par le chemin par lequel je suis arrivé.

 

Le lendemain, après une atroce nuit de sommeil, je me lève vers 6h. Je me débarbouille, je prends un Sinutab (je souffre d’un refroidissement depuis quelques jours) et je démarre.

D’emblée on n’est pas déçus: ça grimpe pas mal et ça descend à pic avec en sus des épingles dont je me demande encore comment je pourrais les passer toutes sur le vélo…

Je traverse Bouillon, et là premier petit couac, je loupe une flèche dans un champ, je me retrouve le long d’une cloture électrique et des barbelés et je me fais choquer plusieurs fois. Je reviens sur mes pas par la route et repasse la passerelle de Grimonty pour retomber sur la trace. Encore heureux que j’ai la trace GPS :-)

Ensuite ce seront singles au milieu de nulle part, montées et descentes jusqu’au 1er ravitaillement, qui coincide avec le départ du 85km. Je parle un peu avec les bénévoles et leur signale que les 15 premiers km étaient quand même bien costauds. Apparemment je n’étais pas le premier à leur faire remarquer.

A ce moment, je me retrouve avec plusieurs bikers du 85km. Ils me dépassent, ils s’arrêtent pour mettre leur veste de pluie alors que l’unique pluie de la journée est en train de nous rafraîchir, j’en profite pour repasser devant. Sur le plat, ils vont plus vite que moi, dans les montées et les descentes, c’est kifkif. Un peu avant le second ravitaillement, il nous est donné de passer dans l’enclos de vaches écossaises, heureusement des plus pacifiques.

Quelques kilomètres plus loin, arriva ce qui devait sans doute arriver. Ma roue arrière glisse à la remontée d’une ornière, et clac, je ressens une grosse tension au niveau du quadriceps droit. Encore ! C’est la troisième fois que cela m’arrive cette année… L’espace d’un instant je me vois abandonner vu les plus de 60km qu’il me reste à parcourir. Je téléphone à ma femme et lui fais part de mon désarroi. Je décide quand même de continuer. Au pire je vais le plus loin possible et ma femme vient me rechercher quelque part entre Bouillon et Straimont.

Je ralentis fortement l’allure, surtout en côte, histoire d’éviter de forcer. Au troisième ravitaillement, il reste 50km et 1000m D+. Je m’alimente correctement, je remplis mes 2 bidons et je décide de continuer. A partir de ce moment, il faut bien le dire, le parcours devient plus facile avec des routes plus larges. 

Du côté de Herbeumont, le parcours s’organise sous forme de boucles, voire de boucles dans la boucle. Je continue tant qu’à faire à suivre le parcours officiel. Bien m’en a pris car deux ravitaillements seront “cachés” dans ces boucles, malheur à celui qui les court-circuiterait donc. Les chemins du côté de Herbeumont et son chateau ont déjà été empruntés l’année dernière. Vu mon état physique, j’évite les folies qui pourraient me voir chuter, mais je sens bien que j’ai fait pas mal de procès en descente: hormis les épingles trop prononcées, le reste du temps je passe sur le vélo, comme la descente de la Roche aux Corbeaux.

Un peu avant le passage de la Semois en barque, je me fais doubler par les premiers avions partis sur le 135. Ca ne rigole pas ! Je sais qu’après cet intermède fluvial une côte sympathique m’attend. Je passe directement sur le 49 dents et j’essaie d’aller le plus loin possible. Ma jambe droite est sur le point de me lâcher. Je fais une pause en marchant un peu à côté du vélo et remonte dessus dès que possible. Il me reste un peu moins de 20km et 400m D+.

Après le dernier ravitaillement, la fin est facile. A part un tape-cul ou deux, le profil est majoritairement descendant.

L’arrivée à Straimont est en vue. J’avoue, j’escamoterai la dernière difficulté en suivant les flèches ‘Facile’. A Straimont, ma femme est là. Je nettoie le vélo et mes jambes crasseuses, et nous reprenons sans tarder la voiture direction Bouillon.

 

Bilan de la journée: 105km et presque 2900m D+. Je suis content d’être arrivé au bout, d’autant plus que c’est sans doute un des parcours les plus exigeant tant au niveau physique que technique qui doit exister en Belgique. D’un autre côté, ces problèmes physiques récurrents deviennent préoccupants tant que la cause ne sera pas identifiée.

J'ai aimé:

la superbe région.
le superbe parcours, physique et technique à la fois
le fléchage: peinture et pancartes, maus surtout la trace GPS

Je n'ai pas aimé:

Le concept de raid en ligne au niveau organisationnel pour les participants

Je n'ai pas testé:

Les douches